Histoire d'Ahmôsis

Histoire d’Ahmôsis


Papyrus du scribe Peshet, scribe au service du Pharaon Akhenotep III qui régnait il y a 500 ans de cela sur Khepera puis sur Ahmôsis. Les Papyrus de Peshet ont étés sauvés de la récente fin de notre antique monde par les prêtres du Pharaon Ahmenosis II, ils sont conservés dans la Bibliothèque de Khepera.

Je suis Peshet, scribe de notre grand Pharaon Akhenotep III, unificateur de Khepera, d’Abydos et de Mathribis. Je vais vous conter ici l’histoire de mon Pharaon et l’histoire d’un peuple que les querelles intestines avaient mené à la barbarie avant de renaitre par la grâce de notre divine triade: Ahmôsis, Isimêt et Neferyût.

Notre peuple qui s’appelle aujourd’hui Ahmôsis, du nom de notre Dieu principal le disque Solaire, n’a pas toujours été le grand peuple civilisé et unis qu’il est devenu aujourd’hui. Avant l’accession de notre Pharaon Akhenotep III sur le trône de Khepera, Ahmôsis n’existait pas. Mathribis était un village de nomades indépendants des luxuriantes collines du Sud. Abydos, la cité portuaire fondée par les Kheperites sous le nom d’Abedju avait été conquise par un peuple marchand venu des mers. Elle était devenue une cité-état dirigée par un « Drokhos » signifiant « chef des marchands » dans la langue des envahisseurs. Khepera, elle, était une ville de taille moyenne, ceinturée par un petit rempart sans tour qui la protégeait des monstres mais n’opposerait qu’une faible résistance à un envahisseur équipé. La ville était dirigée par un « Per-Eûn », signifiant « Roi des maisons » ou « Roi de la cité » en Kheperite. Le mot est volontairement dérivé de « Pharaon », signifiant à l’origine « Roi au vaste Palais » et désignant le Roi des « Ahmôses », mais à cette époque personne n'avait jamais pu se targuer de ce titre à la gloire éternelle…

Les conflits entre Abydos et Khepera étaient réguliers et sanglants, les Kheperites alignant en général des troupes plus nombreuses payaient au prix fort leur manque d’organisation et d’équipement, tandis que les Abydéens qui ne pouvaient lever d’armée fiable parmi le peuple faisaient appel à de redoutables mercenaires qui ne faisaient qu’une bouchée des paysans armés de Khepera et des révoltes populaires d’Abydos. Les Mathribes eux n’étaient que des éleveurs à qui les mystères de l’agriculture échappaient encore, ils étaient surnommés « les sauvages » par les autres cités.
Néanmoins, une chose unissait ces cités : leur foi en Ahmôsis, Isimêt et Neferyût. De plus, d’un point de vu ethnique ces peuplades se ressemblaient beaucoup, à l’exception des « Drokhéens » (nom donné aux envahisseurs en référence à leur chef) à l’aspect morne et pâle. Mais même eux avaient adoptés les coutumes locales, le seul élément qui permettait encore de les distinguer étant leur peau pâle.

A Khepera les mères racontaient le mythe d’Ahmôsis à leurs enfants. Ahmôsis, Dieu Soleil, et Isimêt, Déesse des Eaux, se seraient unis une première fois donnant naissance au monde. Ils s’unirent une seconde fois, donnant naissance à leur fils, Neferyût. La troisième fois qu’ils s’unirent et ils créèrent la vie. Etant la dernière des créations elle naquit imparfaite mais terriblement fertile. Ainsi, le monde se vit peuplé d’hommes, d’animaux et de monstres qui trouvèrent rapidement leurs marques et commencèrent instinctivement à s’entre déchirer. Ahmôsis et Isimêt ordonnèrent à leur fils, Neferyût, de tenter de combler les défaillances de leur dernière mais précieuse création. C’est alors qu’Isimêt établit « la Règle » permettant à la vie d’exister dans l’harmonie et la prospérité. Ainsi, Neferyût choisit un groupe d’hommes et d’animaux qui lui semblaient être les plus sages et les plus aptes à respecter et faire respecter « la Règle » dans le monde de Vae Victis. Ces hommes et leurs troupeaux furent nommés les « Ahmôses », signifiant « les Fils d’Ahmôsis ». Rapidement ce groupe d’hommes fût attaqué par d’autres groupes. Ne sachant pas se défendre Neferyût dû intervenir pour éviter un massacre. Il leur apprit à se battre, à se nourrir et à vivre selon la Règle.
C’est ainsi que, d’après la légende, seraient nés les Ahmôses, les « fils d’Ahmôsis ».

Nos prêtres ont récemment mis la main sur ce qui pourrait être la légendaire « Stèle des Dieux ». La stèle est gravée par les mots suivants : « Celui que le Destin nommera Pharaon se devra de faire respecter la Règle d’Isimêt parmi les hommes et devra porter le lourd fardeau de la Lumière au prix de sa vie ». Il n’est à l’heure où j’écris ces lignes pas établit de l’origine humaine ou divine de cette possible « Stèle des Dieux ». Néanmoins, il a été établit que ces lignes sont en accord avec le Mythe d’Ahmôsis et les volontés Divines.

C’est il y a quelques années que naquit notre Pharaon, Akhenotep III. Il est le fils d’Hor-Hemet, Per-Eûn de Khepera et d’une nomade de Mathribis, Neperia. Il est né peu après la signature d’une nouvelle trêve entre Abydos et Khepera, qui n’avait fait avancer personne et en avait laissé bon nombre dans la trop muette éternité de la mort au combat. Comme à l’habitude les Kheperites avaient étés écrasés lors d’une bataille en plaine et avaient récupérés le terrain perdu au travers d’une efficace et sanglante guérilla. Selon les dires des prêtres, ces guerres entre « Ahmôses » ne plaisaient pas aux Dieux et elles se solderaient soit par la destruction totale de ce « peuple » soit par l’envoi d’une personne d’exception sur Terre. Ce fût, heureusement pour nous, la seconde option que les Dieux choisirent en nous envoyant Akhenotep III. C’est à l’âge de 19 ans qu’Akhenotep III devin Per-Eûn de Khepera, suite à l’assassinat de son père, assassinat orchestré par le Drokhos de l’époque, Anteraves d’Abydos. Ce Drokhos avait pour ambition de soumettre le peuple « Ahmôse » dans son entier au joug des Drokhéens. Mais l’Histoire allait être tout autre, par la grâce des Dieux et du Destin.
Dans les premiers mois de son règne Akhenotep III entama une militarisation du peuple de Khepera tout en tentant de développer l’économie de la ville en organisant ses quartiers. En à peine un an l’armement des Kheperites passa des vulgaires épées en pierre et vestes en cuir à de solides cuirasses et de lourdes épées bénies par les prêtres. Après avoir été forcés au combat par les Abydéens durant des années, pour la première fois les Kheperites mourraient d’envie d’en découdre et de venger leur malheur.
Ce changement brutal de la doctrine Kheperite ne passa pas inaperçu. Le peuple d’Abydos, au fait des progrès des Kheperites et las du joug de leur tyrannique Drokhos Anteraves, quitta massivement la ville pour rejoindre Khepera. Un mouvement d’une ampleur jamais connue commençait à se former au rythme des rumeurs et des nouvelles officielles.
Akhenotep III parvint à s’assurer un soutien tactique des nomades de Mathribis en leur offrant les connaissances Kheperites concernant l’agriculture et leur promettant un lieu sur pour leurs familles une fois la guerre terminée.
Ainsi, quelques mois plus à tard, à l’âge de 20 ans, Akhenotep III était à la tête d’une vaste et puissante armée. Il ne manquait plus que l’appui des Dieux et la victoire serait, non pas Kheperite, mais Ahmôse. C’est de ce nom que s’étaient affublés les Kheperites, les Abydéens, et les Mathribes unis sous un seul étendard, celui d’Akhenotep III. L’appui des Dieux vint rapidement lorsqu’un nuage noir à la tête de chacal apparu au dessus de Khepera, et qu’une puissante bourrasque de vent porta les mots suivants aux Ahmôses : « Vous êtes les fils d’Ahmôsis, vous êtes la Lumière et vous serez la Règle. » Une émotion nouvelle s’empara des cœurs des Ahmôses : la confiance en leur destin.
Akhenotep III n’attendit pas plus longtemps, et dirigea son armée vers Abydos, la ville Ahmôse que tenaient les Drokhéens grâce à l’or et à leur subtile volonté d’adopter les coutumes locales.

Le grondement lourd d’une armée en mouvement fit trembler les murs du petit palais d’Abydos. Anteraves d’Abydos réalisa rapidement qu’une armée était en marche et qu’un combat allait avoir lieu. Il mobilisa tout les mercenaires, et tous les hommes restés à Abydos. Beaucoup de ceux restés refusèrent de se battre, y compris une large majorité des Drokhéens qui se sentaient plus proches des Ahmôses que de leur chef. C’est ainsi qu’Anteraves ordonna à ses mercenaires d’abattre les mutins et les déserteurs. Avant même que l’armée Ahmôse n’engage le combat la bataille s’engagea dans l’enceinte même de la ville. Akhenotep III, vif d’esprit, réalisa rapidement qu’un drame était entrain de se dérouler au sein des murs de la ville en entendant les hurlements des mourants et le bruit froid du fer se croisant. Il fit lancer l’assaut et hurla pour tout discours : « Pour Ahmôsis ! Pour la Règle ! Pour la Liberté ! ». Une immense clameur se leva de l’armée Ahmôse qui compléta : « Et pour Pharaon ! », suivit par le claquement des sandales des nombreux soldats chargeant les murs d’Abydos et y menant les échelles.

Tandis qu’ Anteraves était aisément venu à bout des mutins, il du faire face à une vaste armée. Les murs furent conquis en quelques instants par l’armée d’Akhenotep III. Néanmoins, chaque tour était défendue âprement, et il fallu deux jours entier pour prendre la totalité de l’enceinte d’Abydos. Anteraves, retranché dans son palais avec les derniers mercenaires, était fou de rage. Son ambition n’avait été qu’un rêve et ses propres compatriotes étaient devenus Ahmôses. Il ne restait que lui et ses mercenaires qui étaient dotés d’une magie leur permettant de ramener à la vie de nombreux de leurs camarades tombés au combat. Soudain, les portes du palais éclatèrent sous les coups d’un bélier de siège. Les Ahmôses entrèrent dans le palais tel une vague implacable. Akhenotep III apparu, et s’adressa avec un calme effrayant aux mercenaires : « Vous avez causés suffisamment de tort à notre peuple et à nos Dieux. Aujourd’hui, vous irez rejoindre les enfers. » Au moment où Akhenotep III leva le bras afin d’ordonner l’assaut final, le chef des mercenaires prit la parole : « Toi le chef de cette armée, j’ai une proposition à te faire. » Akhenotep III stoppa son bras, le mercenaire poursuivit « Nous te livrons Anteraves et nous livrons notre secret permettant de ramener à la vie les combattants tombés au combat, en échange de la vie sauve pour mes hommes et moi. Nous partirons afin de ne jamais revenir, nous le jurons sur nos âmes. » Les quelques mercenaires encore debout et leur magicien acquiescèrent, tandis qu’Anteraves entra dans une fureur noire et hurla « TRAITRES ! » avant d’être maitrisé par les mercenaires. Akhenotep III médita la proposition quelques instants avant d’acquiescer. Il déclara « Déposez vos armes, vous allez venir avec nous à Khepera et y serez retenus le temps que vous respectiez votre parole. Ensuite, vous pourrez partir. » Certains Ahmôses n’approuvaient pas la décision et souhaitaient voir la tête des mercenaires au bout d’une pique, néanmoins, ils avaient confiance en leur nouveau chef, le premier des Pharaons, Akhenotep III.

C’est ainsi qu’Abydos, Mathribis et Khepera devinrent Ahmôses, c’est ainsi qu’est né la Royaume d’Ahmôsis, et c’est ainsi qu’Akhenotep III devint le premier Pharaon. Anteraves, lui ,fût, enfermé dans une cage qui était pendue depuis les murs d’Abydos au dessus de l’Océan, avant d’être vendu à des marchands du Nord qui en firent un balayeur. Les Prêtres Ahmôses ramenèrent de nombreux morts à la vie grâce aux connaissances des mercenaires. Désormais, tout mort dont l’âme n’avait pas encore quitté le corps ou dont l’âme n’avait pas été tuée lors du combat, pouvait être ramené à la vie. Cela allait engendrer une croissance démographique phénoménale et amener prospérité et bonheur aux Ahmôses.

A l’heure où j’écris ces lignes, Khepera est devenue capitale des terres de Pharaon, un monument funéraire d’une taille et d’une forme jamais réalisée est en cours de construction, les Drokhéens n’ayant pas combattus contre l’armée Ahmôse sont désormais considérés comme Ahmôses, et notre peuple s’épanouit enfin sous le règne de son Pharaon, porteur de la Règle et de la Lumière.